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les alluvions.com

30 janvier 2010

le réflexe de gérald (roman)

une histoire d'amour entre deux adolescents gérald & Soda

Nous avons tous, en cas de journées harassantes, une façon de se libérer.
Pour Gérald, ayant des troubles obsessionnels compulsifs, c'est la masturbation. (en plus, car c'est une thérapie de fin de journée surtout)

 

-n'ayez pas honte ! lui disait son psychiatre. Alors ça ne l'encourageait pas
  à cesser mais ça le liberait.

Il est vrai que quand on a subi les odeurs citronnées d'aisselles coulantes de sueur dans l'autobus dés 7h30 du matin, puis, que le soir notre chien nous fait lever trois fois du canapé pour sortir faire semblant de pisser par un moins dix degrés dehors,
  on a comme des bouffées de chaleur et l'envie "d'embraser" fort la terre sur la bouche.

  Gérald, non, il se masturbe tout simplement, comme un réflexe, une vengeance peut-être...

  La pire des humiliations qu'il ait vécu eut lieu dans les locaux de la
  médecine du travail de Clamart Alors qu'il remplissait sagement son flacon d'urine.
  Sortant des toilettes, une jeune  infirmière le bouscula, renversant l'éprouvette remplie d'urine sur la moquette du couloir.

  Que dire dans ces moments- là ?

  - je vous prie de m'excuser ?
  ou bien :

  -oupss ? ( mais le "oupss" m'a toujours semblé  ironique)
  ou encore :
  -Je vais vous aider à le ramasser ?

  Enfin, bien avant qu'ils puissent dire un mot, c'est l'infirmière en chef revenant de la salle d'attente qui lui dit :

   -La prochaine fois monsieur, vissez mieux le flacon !

  Gérald se sentit vraiment mal et n'osa même pas demander un nouveau verre d'eau pour recommencer.

  Il avait déjà connu l'expérience du couple mais sans succès.
Enfin si, quatre mois dont deux d'engueulades. Cette relation l'avait épuisé moralement et avait fini par lui provoquer un ulcère.

  Je pense que ce qui agacait sa petite amie de l'époque étaient ses tocs.
  Elle l'envoyait parfois chercher le pain, puis dans l'escalier, elle l'entendait compter:
  -"1,2,3,4,5,6...1,2,3,4,5,6..."
   et il recomptait:
  -"4,5,6,...4,5,6..."
   puis décomptait à nouveau.
  -"6,5,4...6,5,4..."

  Gérald marquait de ses doigts des groupes de six  sur la rampe d'escalier jusque dans le hall.
Alors, le pain arrivait parfois à 14 heure et sur la table du salon, dans une assiette sale ou régnaient un morceau de hampe et trois haricots, baignait un bout de papier où il était écrit:

  -j'me barre, t'es vraiment qu'un sale con, va te faire soigner.

Puis elle découchait une ou deux nuits puis revenait, Jusqu'au jour ou gérald mit une heure avant de descendre dans le hall de sa résidence. ( il avait dû changer sa méthode de comptage passant de groupe de six à des groupes de douze sur la rampe d'escalier)

   Rentrant chez lui, vers 18 heure, il vit un post-it saucé sur lequel était écrit :

  -Va te faire soigner pauvre con, j'me tire.

  Il réajusta le post-it de façon à ce qu'il soit parallèle à la table, puis s'asseyait
  dans le canapé seul, quelqu'un lui manquait mais ça ne devait pas être elle.

  Gérald savait que son ciel était orageux, mais il s'y attendait un peu.
Comme il ne supportait pas la solitude et que son appartement lui ramenait des souvenirs d'amour, mais surtout d'engueulades puissantes, il décidait de loger chez Jean-pierre, un ami d'enfance.

Jean-pierre connaissait ses tocs et failles, il le savait gentil et travailleur puis il était célibataire alors il avait accepté, lui laissant la chambre servant de
  débarras.

  30m2 gérald était bien, là, assis sur son lit, avec juste un rideau qui le séparait
  de la salle à manger, un bol de noix de cajou entre les cuisses, une petite télé
  et la main dans le froc.

Ce samedi soir, Jean-pierre avait invité rédah pour l'apéritif mais gérald avait préféré rester dans sa chambre avec son bol de cacahuètes.Il avait salué Rédah restant avec eux une dizaine de minute pour bavarder, mais l'envie de rester seul, au calme devant la télé lui paraissait comme une meilleure idée.

  un autre couple allait arriver enfin quand on entendit souffler, puis grogner dans la chambre de gérald:

 

"-la branlette de trop !"souffla Jean-pierre

   Réda pinça les lèvres pour compatir à sa douleur...

    puis derrière le rideau surgit Gérald, le visage rouge, plié en deux,  pointant   son doigt en direction de sa bouche:

  -"arrghhh"

  Jean-pierre comprit vite qu'il etait en train de s'étrangler, il lui flanqua une baffe
  dans le dos qui lui mit la tête contre la baie vitrée.

  "-arrrghhh pffff"

  maintenant, il étaient quatre à lui flanquer des baffes dans le dos.

  Reda dit:
  -prenez le par les pieds!!! pendez le!!!

  gérald, allongé mais conscient fit signe du doigt que non, pas les pieds !
  Alors jean-pierre pratiqua la méthode de heimlich assisté de rédah qui
  voulut participer absolument à ce sauvetage.
  Gérald recracha une pleine poignée de cacahuètes,toussa, puis resta assis quelques secondes et dit:

  -"Pas par les pieds! j'ai déjà pris la baie vitrée deux fois en pleine gueule et vous m'avez decollé les poumons avec vos baffes!!"

  -réda dit:
  -"ci bien la méthode de himliche!" ça marche!!

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